dimanche 5 février 2012

Description et objectifs du séminaire


Les processus créatifs

Pratiques, représentations et significations de la production de l’œuvre d’art au vingtième siècle.

Entre méconnaissance et représentations, les conditions et les modes de création artistiques font l’objet de nombreuses interrogations pour l’historien de l’art. Les modifications de la nature et du statut de l’œuvre d’art, de même que la redéfinition des rapports entre les pratiques artistiques au cours du vingtième siècle, et peut-être plus manifestement au tournant des années 1950-1960, soulignent l’importance de comprendre la création comme un processus.

Ce séminaire devra d’abord permettre de réfléchir sur les conditions de la production artistique en tant que telles. Il s’agira ainsi de s’interroger sur la production, matérielle ou immatérielle, de l’œuvre d’art, non pour entretenir ou asseoir les représentations qui leur sont associées mais pour en comprendre les ressorts, les variations, et en soulever les enjeux. On espère ainsi pouvoir préciser et complexifier les liens que l’on peut établir entre l’œuvre et ses marges. Les différentes réalités et logiques de la création (matérielles, relationnelles, psychiques, psychologiques,…), qui font l’objet de beaucoup de spéculations, pourront ainsi être abordées plus précisément.

De nouvelles formes d’expression qui ont émergé dans la seconde moitié du vingtième siècle, comme la performance, l’art dit « processuel », l’art vidéo, laissent une place importante au contexte de production de l’œuvre, le discours et les alentours de l’œuvre participant, rétrospectivement ou directement, de la production de l’œuvre.

Prenant acte de la place importante que les propos des artistes réservent au processus créatif pour éclairer leur travail, on pourra envisager les enjeux artistiques de la narration de l’acte créateur. Cette perspective ouvre aussi la possibilité de concevoir la notion d’œuvre d’art à partir d’un point de vue élargi.

Dans un second temps, il s’agira de souligner que le processus créatif est un processus significatif. On observe en effet, surtout à partir des années 1950, des pratiques où la manière de produire importe autant que le résultat matériel, et doit être prise en compte dans la signification que l’on attribue à l’œuvre.

L’usage plus ou moins habile et précis de qualificatifs aux connotations psychologiques ou esthétiques (« art brut », « primitif », « art pauvre », « automatisme »…) pour rendre compte d’œuvres d’art dont la forme dérange les codes établis, renvoie ainsi à des représentations de l’acte créateur. Il invite à s’interroger sur les enjeux contenus dans de telles représentations, où sont trop souvent confondus ce qui est donné à voir et ce qui est signifié.

Il s’agira donc, au cours d’une douzaine de séances auxquelles s’ajouteront des entretiens avec des artistes, d’introduire à un rapport critique aux processus créatifs.

Hugo Daniel et Emilie Bouvard

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire